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Alpinus (Henry-Frédéric Faige-Blanc, dit)

La Chasse alpestre en Dauphiné

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Baratier frères et Dardelet, Imprimeurs-Libraires,1874
In-12 (180r x 110 mm), VIII-395-[2] pp.
Frontispice dans le texte, couverture illustrée.
lib_ouvrage : couverture lib_ouvrage : titre lib_ouvrage : reliure

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Notes sur l'exemplaire

Plein maroquin vert, dos à 5 nerfs orné de caissons dorés, filets dorés sur les nerfs, encadrement de six filets dorés sur les plats, tête dorée, tranches dorées sur témoins, encadrements de six filets dorés sur les plats intérieurs, double filet doré aux coupes, couvertures conservées (reliure signée Chambolle-Duru).

Exemplaire de la bibliothèque d'Eugène Chaper, avec son ex-libris manuscrit, contenant des dessins originaux d'Eugène Tézier.

Notes sur l'ouvrage

Cet exemplaire de l'édition originale de La Chasse alpestre en Dauphiné d'Alpinus, a été illustré de dessins originaux d'Eugène Tézier, dans le texte et hors texte.

Dans le texte, il contient un dessin en cul-de-lampe à la fin du texte introductif (p. 3), un dessin en tête du chapitre sur l'ours (p. 4), une esquisse au crayon en tête du chapitre sur le chamois (p. 25) et une autre esquisse au crayon en tête du chapitre sur le coq de bruyère (p. 123).

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Cet exemplaire contient surtout 14 dessins à la plume en pleine page. Chacun de ses dessins illustre un passage du texte et, en règle générale, la planche a été reliée là où se trouve le texte correspondant. Ci-dessous, une sélection de 6 dessins :


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Vialy partant à la chasse à l’ours (p. 24) : « D'arbre en arbre il avance, n'occupant jamais le terrain conquis par son œil et par son oreille. Si l'ours est à sa besogne, c’est-à-dire en mouvement, l'œil et l'oreille bien vite le montrent à Vialy ; l'oreille avant l’œil, tant est perceptible le moindre bruit dans le silence sans pareil et sous la voûte sonore des sapinières. »
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« Vous descendez à cinquante mètres plus bas ramasser votre conquête, et lorsqu'éperdu de joie, dans la paume de votre main bien étendue, vous soupesez sa masse charnue et pantelante, du coin de l'œil, vous voyant ainsi en proie au saint délire, Saint-Hubert, n’en doutez pas, essuie une larme furtive. » (p. 135)
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« Donc midi sonnant au pays-plat, Gavet pêchait au bord du lac Claret, couché mollement à l'entrée de sa case, son semblon étendu devant lui, dans l'eau profonde. Il fumait son chiboucque, et du pouce et de l'index, il lançait sur onde, comme boulettes de pain, les sauterelles rouges des pâturages élevés, petasia montana. » (p. 164)
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Illustration de l'« homélie » prononcée par Gavet (pp. 213-215), qui est introduite par ce texte (p. 210) :
« Pour les Alpins, quand ils ont à leur tête leur cardinal Gavet, gravir un Som, c'est synonime d'aller au Prêche. Gavet est l'homme du sermon sur la montagne, et je ne connais pas d'exemple qu'il soit parvenu jamais sur un pic, sans y prononcer une homélie. »
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« Or, notre tour étant venu, nous fûmes mis en cellule, avec mission de manufacturer cette œuvre d'art. De la cellule de Maurice sortit un morceau qui débutait ainsi que suit :
"Etiam si omnes, ego non !
Et je vous attendais ici, ô Harmodius et Aristogiton !
Assez longtemps, — fieffés assassins que vous êtes, gibier de Toulon, de Rochefort et de Cayenne, — assez longtemps vous avez encombré l'Histoire de votre gloire nauséabonde !
Que des professeurs idiots, relaps de Saint-Robert, imposent votre louange à des moutards crétinisés !"
"Moi !"
"Toi !" hurla le père Reynaud apoplectique.
Et Maurice vola, — presque en éclats, — de son banc au milieu de la cour, — par la fenêtre.
C'est qu'en même temps qu’il était doué des fureurs d'Apollon, le père Reynaud avait hérité du torse d'Hercule. » (pp. 385-386)

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Dernier dessin du recueil qui, à la différence des autres, n'illustre pas un passage particulier. Il représente le chasseur au repos. Ce personnage masculin, avec une barbe en pointe et une moustache à la Napoléon III, sera souvent repris par Eugène Tézier dans son œuvre, comme sur la page de titre de Nos Alpins.  Nous sommes tenté d'y voir un autoportrait.
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Eugène Chaper a noté sur une page de garde : « Exemplaire illustré de 17 dessins originaux par les frères Tezier (de la Drôme) », ce qui est un décompte différent de celui auquel nous arrivons. En ne comptant pas les esquisses, cet exemplaire contient 16 dessins orignaux, 14 en pleine page hors texte et 2 dans le texte.

Tous les dessins semblent être de la main d'Eugène Tézier. Ils sont signés de son paraphe caractéristique qu'il utilisera toute sa vie. Il est difficile d'identifier la contribution de son frère jumeau Jean, qui se consacrait plus à la poésie et à la littérature qu'au dessin. Jusqu'au décès de ce dernier en 1889, les deux frères semblaient inséparables, ce qui explique peut-être qu'Eugène Chaper les ait désignés collectivement, même si Jean n'a pas contribué à l'illustration de cet ouvrage. On peut dater ces dessins de la période 1887/1889, c'est à dire entre le moment où Eugène Tézier commence à percer comme dessinateur de presse et avant les décès de son frère Jean, en 1889 et d'Eugène Chaper en 1890.

Cet exemplaire a ensuite appartenu à la bibliothèque cynégétique du Verne, dont la deuxième partie a été dispersée à Paris le 20 novembre 2019. Le blason de la famille du Verne est collée au premier contre-plat.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

A propose de l'édition originale de 1874 : La chasse alpestre en Dauphiné.
A propos de l'édition de 1925 illustrée par Émile Guigues : La chasse alpestre en Dauphiné.