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F. Briot
Inspecteur des Forêts

Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes. 
Extrait de la Revue des Eaux et Forêts. Novembre 1880 à mars 1881.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Paris, Bureaux de la Revue des Eaux et Forêts, 1884
In-12 (155 x 98 mm), 144 pp.
Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, Félic Briot : couverture Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, Félic Briot : titre
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Notes sur l'exemplaire

Cartonnage éditeur.

Notes sur l'ouvrage

Etude sur la situation agricole des Hautes-Alpes, du point de vue du pastoralisme, dans  le but de promouvoir un plus grand développement de cette activité dans le département afin d'améliorer par ce biais la situation sociale des populations des Hautes-Alpes. Etude détaillée, fondée sur de nombreuses données chiffrées et éclairées par des expériences nombreuses en France et à l'étranger. Félix Briot a été sous-inspecteur des Eaux et Forêts à Gap de 1875 à 1879.

Contenu de  l'ouvrage :
Dans le texte introductif (p. 3-5), il présente son propos qui est d'arriver à concilier les besoins en reboisement, avec l'impact qu'ils ont sur le pastoralisme, et les besoins des populations locales, par le bais des encouragements agricoles. Il va appliquer ses réflexions au cas des Hautes-Alpes à travers cette étude.
Les chapitres sont ensuite :
- I. Sol, agriculture et population. (pp. 5-21). Il s’intéresse plus spécifiquement à la partie pastorale du département, soit la partie nord du département (du Dévoluy à l'Embrunais). Son étude de l'état agricole et sociale de ces régions, très complète et circonstanciée, est entièrement guidée par sa vision et sa démonstration que l'activité agricole de ces régions doit s'orienter vers le pastoralisme. Il souhaite en particulier remplacer la culture des céréales par les prairies.
- II. Des prairies et des pâturages. (pp. 21-39). Poursuite de façon plus détaillée de la thèse du chapitre précédent. Des pp. 36 à 39, il rapporte la visite de M. Schatzmann dans la vallée de Freissinières en 1876, qu'il a accompagnée, et les conclusions qu'il en tire, qui sont similaires aux siennes.
- III. De l'exploitation du bétail. (pp. 40-71).
- IV. Des associations laitières, fruitières. (pp. 71-92). Exposé général sur l'avantage des fruitières, fondé sur de nombreuses expériences en France (Ain et Jura, par exemple) et à l'étranger.
- V. Des fruitières dans les Hautes-Alpes. (pp. 93-120). Situation sur les fruitières du département. Le chapitre se termine par un tableau des fruitières possibles dans le département (pp. 112-120).
- VI. De l'exploitation la plus lucrative de l'espèce ovine. (pp. 121-126).
- VII. Des canaux d'irrigation dans les Hautes-Alpes. (pp. 127-139). En plus d'une présentation de la situation actuelle des canaux dans les Hautes-Alpes et des moyens de développement, ce chapitre contient un tableau complet des canaux qu'il serait possible de créer ou de rétablir (pp. 130-133).
- VIII. Conclusion. (pp. 139-140). Conclusion en 4 points : la situation agricole actuelle ne permet pas à la population des Hautes-Alpes de vivre à l'aise ; l'extension des herbages accompagnée par le développement des canaux d'irrigation est une solution ; la mise en place d'une industrie laitière exercerait une influence bénéfique, par l'extension des prairies et pâturages ; enfin, le rôle de l'Etat, par le biais des subventions, peut accompagner cette évolution.
- Table analytique des matières (pp. 141-144).

Ce texte a d'abord paru dans la Revue des Eaux et Forêts, de novembre 1880 à mars 1881, dont il a été fait un tiré à part :
Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes. Extrait de la Revue des Eaux et Forêts.

Paris, Bureaux de la Revue des Eaux et Forêts, 1881
In-8° (245 x 160 mm), [4]-83-[1] pp.

Table des matières (p. [84]).
Errata (p. [84]).
Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, Félic Briot : couverture Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, Félic Briot : titre
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L'édition de 1884 est une reprise à l'identique de celle de 1881, corrigée des erreurs relevées dans l'Errata et complétée d'une table analytique des matières.

Notice dans la Bibliographie alpine du Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1886, sous le n° 272 (pp 131-132) :
272. BRIOT (F.), inspecteur des forêts. Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes; Paris, 1884, in-12, 144 p. (Extrait de la Revue des Eaux et Forêts, nov. 1880-mars 1881). — « Les faits exposés, dit M. Briot en finissant, mettent en lumière : 1° Les difficultés qu'éprouve la classe rurale des Hautes-Alpes, sous les régime agricole et pastoral actuels, de constituer des épargnes et des capitaux, par conséquent de vivre à l'aise et de réaliser des progrès quelconques ; 2° Le remède qu'apportent infailliblement à cette situation l'agrandissement des herbages par la construction d'un vaste réseau d'irrigations ; 3° L'influence particulièrement qu'exercerait une industrie laitière perfectionnée, vu la situation du pays et les conditions économiques auxquelles il est soumis, sur la rapidité do l'extension si désirable des prairies, les soins à leur donner, l'améliora lion et la réglementation des pâturages; 4° Les considérations d'intérêt général et de justice distributive qui motivent les subventions de l'État, en vue de seconder et de hâter l'exécution de tous projets d'améliorations pastorales. »
« L'opinion et les pouvoirs publics, ajouterons-nous avec M. Briot, se montrent à l'heure présente très favorables aux réformes proposées. Il est donc permis d'espérer que bientôt on verra, sous leur active impulsion, s'établir dans les Hautes-Alpes un courant commercial puissant, basé sur l'exportation des produits spéciaux à leur sol, en retour desquels elles recevront dos denrées qu'autre part on obtient à bon marché, mais ruineuses chez elles. Et sans doute ressortira-t-il de cette heureuse transformation une éclatante et nouvelle démonstration de cette encourageante vérité formulée par Léonce de Lavergne, à propos d'une autre contrée française également âpre et rude : « Les pays de montagnes qui paraissent disgraciés et qui le sont, en effet, tant que la population est forcée de chercher sur place les moyens de se nourrir, jouissent, au contraire, d'un véritable privilège dès que les échanges s'établissent. »

Gustave Derennes, A travers les Alpes françaises. Carnet d'un touriste (pp. 191-193) :  « J'en eus la preuve à Aiguilles. C'est en visitant cette localité que j'eus l'occasion de lire un petit livre bien écrit et nourri de faits dont j'ai déjà cité une page. C'est un recueil d'articles publiés dans la Revue des Eaux et Forêts, de novembre 1880 à mars 1881, portant pour titre : « Étude sur l'Économie pastorale des Hautes Alpes » et signé F. Briot, inspecteur des forêts. Rien de plus complet et de plus précis que ce livre documentaire. Voici en quels termes l'auteur parle des associations laitières : [...] »

Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, située dans l'œuvre de F. Briot et l'école de Le Play

Dans les Actes de la table ronde organisée par le CRESAL (Centre de Recherches et d’Etudes Sociologiques Appliquées de la Loire) à Saint-Étienne les 14 et 15 mars 1985 (cliquez-ici), il y a une intervention de Bernard Kalaora sur : Des rapports entre praticiens et spécialistes dans le courant Le Playsien (pp. 213-234) qui situe le travail de Félix Briot au sein de ce courant :

Présentation de la démarche :
« On pourrait multiplier les exemples, mais ce qu'il faut retenir de cette énumération non exhaustive, c'est le rapport étroit qui existe entre l'activité professionnelle et sociologique. La science sociale est en prise directe sur les réalités et la pratique; inversement toute pratique doit s'inspirer des méthodes propres à la science sociale, à savoir l'observation. Tous ces chercheurs exercent une profession et ont un champ circonscrit de qualifications qui les ont conduit à répondre à des questions techniques et à les résoudre. Leur diagnostic ne s'est cependant jamais limité à un regard technique. La manière dont les Le Playsiens procèdent quand ils sont appelés à statuer sur des problèmes techniques nous permettra de comprendre leur conception de l'expertise et leur représentation de l'intellectuel et du technicien dans la société, des rapports entre technique et société. Dans l'examen des savoir-faire, nous nous limiterons à l'étude de deux cas : celui de Le Play, ingénieur et métallurgiste, et de Briot, forestier adhérent a l'école de Le Play et favorable à la sociale-forêt. » (p. 216).

Après cette introduction, un chapitre est plus spécialement consacré à F. Briot :  La social-forêt : le cas de Briot, forestier, sociologue et Le Playsien. (pp. 221-226). J'en ai extrait ces passages qui éclairent la démarche de F. Briot, plus particulièrement dans cet ouvrage :
« L'enseignement de l'Ecole Forestière de Nancy dont les grands maîtres à penser furent Lorentz et Pararde se souciait peu de transmettre un savoir sylvicole adapté à des réalités sociales locales.
Pourtant, certains forestiers étaient hostiles aux théories sylvicoles enseignées à Nancy. Pour la plupart, cantonnés dans des zones montueuses, ces agents s'opposaient aux lois de reboisement de 1860 et de 1882 sur les restaurations de terrain de montagne. Ils estimaient que dans les deux cas juridiques de figure, on ne se souciait guère des relations existant entre l'agriculture et la forêt. En éliminant les pasteurs, on détruisait tout le système agropastoral au nom de la mission forestière. Cette minorité forestière fut marquée par l'Ecole de Le Play qui, à la différence de Durkheim, s'intéressait aux problèmes de relation entre milieu naturel et espace social. 
Briot part de la conclusion formulée par certains de ses prédécesseurs selon laquelle il n'y a pas de contradiction entre les intérêts des populations montagnardes et une bonne gestion forestière. Il y a, au contraire, complémentarité. Cette conclusion, Briot la vérifie, la précise, la développe dans une série d'études qui dépassent largement l’œuvre, fondatrice mais modeste, de ses devanciers.
Durant plus de trente ans, il se fait l'analyste du régime pastoral envisagé sous tous ses aspects, cette recherche étant jalonnée par quatre ouvrages principaux :
- Etude sur l'économie pastorale des Hautes-Alpes, 1881, 84 p. (réédité en 1884 à la demande du Ministère de l'Agriculture, 144p.).
- Questions alpestres, 1884, 68 p.
- Les Alpes françaises, études sur l'économie alpestre, 1896, 597 p. (ouvrage couronné par la société d'agriculture de France).
- Les nouvelles études sur 1'économie alpestre, 1907.
Avec son premier ouvrage qui paraît d'abord sous forme d'articles dans la Revue des Eaux et Forêts, Briot fait œuvre originale. Il s'agit d'une monographie régionale où il examine les conditions de vie socio-économiques des populations pastorales.
Son originalité tient, d'une part, à l'objet de l'étude, inhabituel pour un forestier. On est loin des recherches savantes sur tel ou tel aspect de la technique sylvicole. D'emblée, Briot adopte une problématique sociologique (ou socio-politique). Il veut connaître l'économie des populations pastorales des Hautes-Alpes afin de comprendre à quelles conditions peut cesser 1'"antagonisme entre l'intérêt public et certains groupes d'intérêts privés ou communaux".
L'originalité réside, d'autre part, dans l'invention méthodologique. En effet, en 1881, Briot ne possède pas de modèle sur lequel calquer son analyse. L'économie rurale est peu développée - il ne cite que Léonce de Lavergne. La géographie humaine est dans les limbes - Vidal de La Blache fonde les Annales de géographie en 1891. Il ne peut s'appuyer que sur la sociologie le playsienne [...];
Aussi, Briot, pour mener à bien son étude, doit-il inventer, et sa monographie des Hautes-Alpes apparaît comme une véritable première, fruit d'une recherche approfondie, menée longuement sur place (Briot est sous-inspecteur à Gap de 1875 à 1879), en interaction avec les populations locales.
Dans ses ouvrages ultérieurs, Briot reprend ses analyses, les développe, en étend le champ à d'autres régions alpestres, réaffirmant avec force ses conclusions élaborées au contact des réalités hautes-alpines. » ( pp. 221-223)

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Félix Briot.

Les textes d'analyse du travail de Félix Briot ont été repris dans :
La forêt pacifiée: les forestiers de l'école de Le Play, experts des sociétés pastorales, Bernard Kalaora, Antoine Savoye, L'Harmattan, 1986.

Edition de 1881 :
Deux seuls exemplaires au CCFr : BNF : 8-S-2441 , BMG : V.4323

Edition de 1884 :
Routier : 256
BSEHA(B), 1886, n° 272 (pp. 131-132)
Guillemin : 1029
BNF : 8-S-3931