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PAGE THÉMATIQUE : Topographie du Haut-Dauphiné

M. de Bourcet,
Lieutenant-Général, Grand-croix de l'ordre de St Louis, etc.

Mémoires militaires sur les frontières de la France, du Piémont et de la Savoie, depuis l'embouchure du Var jusqu’au lac de Genève.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Berlin, Imprimé chez George Decker, 1801
In-8° (203r x 124r mm), XXII-416-[3] pp.

Plein veau raciné, roulette sur les plats et sur les coupes, dos lisse orné de filets et de fleurons, pièce de titre fauve, roulette intérieure (reliure de l’époque)
Mémoires militaires, de Bourcet : titre Mémoires militaires, de Bourcet : reliure
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Il existe une deuxième édition, en tous points identiques, sauf la page de titre qui est différente. L'auteur est alors appelé : "Feu M. de Bourcet, Lieutenant-Général au service de France, etc." :

Paris et Strasbourg, Levrault, frères, Imprimeurs-libraires, An X
In-8° (215r x 126r mm), XXII-416-[1] pp., une carte dépliante in fine.

Demi basane racinée, dos lisse orné de filets, pièce de titre verte, tranches jaunes
Mémoires militaires, de Bourcet : titre Mémoires militaires, de Bourcet : reliure
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Notes sur l'ouvrage

Publications de sept mémoires militaires sur la frontière du sud-est de la France et la guerre de montagne par Pierre-Joseph de Bourcet (1700-1780).

Contenu

Titre (p. [I])

Préface de l'éditeur (pp. III-XVI). Cette préface contient essentiellement une biographie de M. de Bourcet, comme l'appelle l'auteur anonyme de cette préface. Elle se poursuit ensuite (p. VIII) par une présentation des différents mémoires :  "Mr de Bourcet avait composé des mémoires pour l'instruction des officiers de l'état-major dont il était le chef; nous donnons au public ceux de ces mémoires qui nous ont paru les plus intéressans: nous avons choisi ceux qui concernent les frontières des Alpes, parce que c'était le pays que Mr de Bourcet connoissait le mieux; et que la guerre des montagnes étant celle qui demande le plus de connaissances et d'habileté, offre en même tems plus d'exemples pour l'instruction militaire.". Il détaille ensuite le contenu et l'utilité de chacun des 7 mémoires. Sur le 1er mémoire, il affirme : "Mr de Bourcet a composé ce mémoire, en grande partie, d'après ceux de son père, qui connoissait parfaitement le pays, ayant été obligé, par son état de guide des armées, d'en faire une étude toute sa vie." De même, pour les 3e et 4e mémoires, il en attribue l'origine aux travaux du père de Bourcet : "Ces deux mémoires sont faits en partie d'après ceux du capitaine des guides, dont le talent, comme on voit, ne consistait pas seulement à conduire des colonnes, mais qui entendait encore très-bien la théorie de la guerre; et si son fils y a fait des changemens, c'est qu'il en était survenu dans les frontières, par la cession des vallées du Briançonnais, et par les augmentations considérables faites aux places de ces vallées." Quant au 7e mémoire, il "n'a pas été composé dans le même but que les autres; il fut présenté au ministère en 1747. "Nous ne l'avons pas cru déplacé ici, parce qu'il contient des observations sur les frontières du Piémont, qui répandent un nouveau jour sur ce qui a été dit dans les autres mémoires, et qui paraîtront encore, plus intéressantes dans le moment actuel." Enfin, il termine sur la carte qui illustre cet ouvrage : "Nous avons joint une carte aux mémoires de Mr de Bourcet, pour en faciliter l'intelligence. Les montagnes y sont traitées par masses, pour en montrer les chaînes; et tous les cols et passages, désignés dans les mémoires, y sont exprimés, ainsi que les lieux. Comme la petitesse de l'échelle ne permettait pas d'écrire en toutes lettres les noms des lieux, qui se trouvaient très-abondans dans plusieurs vallées, on a été forcé d'en mettre beaucoup en abréviation". Il explique ensuite la logique de ces abréviations.

Table des matières (pp. XVII-XXII).

Premier mémoire. Description militaire des Frontières de la France, du Piémont et de la Savoie, depuis la mer Méditerranée jusqu'au lac de Genève : comprenant les places de guerre, forts, châteaux, postes, camps retranchés; les vallées, cols et chemins des Alpes (pp. 1-164).
Le mémoire débute par une description des "places, forts et camps retranchés" de Provence, Dauphiné, Piémont, Savoie, pays de Gex et Bugey (pp. 3-69). Ceux des Hautes-Alpes sont décrits pp. 11-24, avec une longue notice sur Briançon et son système défensif : "Briançon est devenue la place la plus importante de la frontière" (pp. 18-24). Il se poursuit par une description des vallées et des cols de ces mêmes pays. (pp. 69-164). Les vallées des Hautes-Alpes, y compris les anciennes vallées françaises cédées au Piémont en 1713, et l'Oisans sont décrites des pages 89 à 155. On y trouve une description de la neige au passage du col du Lautaret : "Le col du Lautaret n'est bien praticable que lorsqu'il n'y a pas de neige. Dans certains tems de l'hiver il est dangereux d'y passer, parce que la montagne étant très-découverte, les tourbillons y sont fort fréquens: aussi il y périt toujours du monde dans cette saison. En tems de guerre, les habitans du pays sont obligés d'affermir la neige, en faisant passer dessus une ramasse ou traîneau, qu'on charge successivement de poids plus considérables. La neige se durcit au point que les mulets chargés peuvent passer dessus sans enfoncer. On a aussi l'attention de planter de grandes perches le long du chemin pour en marquer la trace, et empêcher que les voyageurs, en s'en détournant, n'aillent tomber dans des précipices. Malgré ces précautions le passage de la montagne est quelquefois interrompu pendant huit jours." (p. 146). On y trouve aussi des descriptions de routes à travers le massif des Ecrins, en particulier le "mythique" chemin qui permet de rejoindre Vallouise à Saint-Christophe en Oisans : "De Vallouise, un chemin qui passe au village de la Pisse, à celui de la Jusse, au col de Valfroide, à St Christophe, à Venan [Venosc], va joindre la petite route au Bourg-d'Oisans. Ce chemin traverse des glaciers, et les éboulemens l'ont rendu impraticable: aussi depuis plus de cinquante ans il n'y a peut-être passé personne." (p. 148), mais aussi le passage par le col de Bonvoisin.
Au delà de l'aspect purement descriptif, Bourcet présente des éléments de tactiques militaires, offensives et défensives, pour ces places, vallées et cols. Il les illustre avec des exemples tirés des guerres récentes. L'éditeur a ajouté quelques notes à ce mémoire. Les cols décrits sont complétés de l'abréviation qui permet de se reporter à la carte.

Second mémoire. Mémoire sur la vallée de Barcelonnette (pp. 165-180)
Description de la vallée, des cols et des forts de cette vallée, complétée d'une analyse des moyens d'attaque et de défense de la vallée.

Troisième mémoire. Plan de Campagne pour entrer de France en Piémont (pp. 181-192).
Analyse des différents passages et tactiques à appliquer pour attaquer le Piémont. Bourcet se fonde sur les éléments descriptifs que l'on trouve dans le premier mémoire.

Quatrième mémoire. Plan de Campagne pour empêcher le Roi de Sardaigne de pénétrer de Piémont en France (pp.  193-200).
C'est le pendant défensif du mémoire précédent.

Cinquième mémoire. Mémoire militaire sur la défense du Var (pp. 201-208).

Sixième mémoire. Mémoire militaire sur les Frontières de France depuis le confluent du Guiers et du Rhône jusqu'à la vallée de Barcelonnette (pp. 209-256).
On retrouve dans ce mémoire les éléments des premiers mémoires : descriptions, suivies d'une analyse des tactiques défensives et offensives sur la frontière. Comme il est dit en introduction, l'objet est "de traiter de la guerre offensive que le roi de Sardaigne peut faire dans le Dauphiné, et de celle que la France peut entreprendre contre le Piémont." (p. 211).

Septième mémoire. Mémoire sur l'intérêt qu'a la France de réunir à son territoire les vallées, démembrées du Briançonnais, cédées au roi de Sardaigne par le traité d'Utrecht (pp. 257-264).
Ces vallées ont été cédées au Piémont par le traité d'Utrecht en 1713. A l'occasion "des bruits qui se répandent d'une paix (en 1747) qui doit régler solidement les intérêts de toutes les puissances de l'Europe", Bourcet vient défendre l'intérêt de récupérer ces vallées. L'intérêt pour la France n'est pas tant économique ("un pays fertile et abondant: cependant on n'insistera point sur cet objet qui est le moins important"), mais stratégique. La possession de ces vallées donne un avantage certain au roi de Piémont-Sardaigne : "Si le roi de Sardaigne trouve de grands moyens de défense dans les vallées cédées, elles ne lui en offrent pas de moindres en cas qu'il devienne agresseur." En revanche, cela affaiblit notre protection de la frontière. Ce court mémoire est complété d'une longue note de l'éditeur qui constate que Bourcet est "meilleur militaire que bon politique." En effet, le rédacteur anonyme de cette note défend la cession de ces vallées au roi de Sardaigne, contre l'avis de Bourcet : "Ainsi les vallées d'Oulx et de Pragelas, considérées comme moyen de défense sont très-bien entre les mains du roi de Sardaigne; parce que l'équité naturelle, sur laquelle est fondée la bonne politique, doit donner au plus faible le moyen de résister au plus fort", en l'occurrence de résister à la France. Il finit sur cette note pacifiste qui sonne étrangement en ces années de paix précaire (1801-1802), avant la reprise des grands conflits napoléoniens : "Eh! ne serait-il pas à désirer qu'il y eût un tel équilibre entre les forces des frontières des états, qu'un souverain ne pût jamais empiéter sur son voisin : combien de sujets de guerre seraient alors détruits ! " (p. 264).

Division, par des limites naturelles, de la Carte des Alpes, représentant le pays compris, du Nord au Sud, entre le Lac de Genève et Nice, et de l'Est à l'Ouest entre Turin et Grenoble (pp. 265-278).
Division de la Carte des Alpes par les limites des Etats et des Provinces (pp. 279-297).
Ces deux chapitres décrivent la division de la région selon les frontières naturelles (13 divisions) et les frontières politiques et administratives.

L'ouvrage se termine par la Table indicative des Fleuves, Rivières ou Ruisseaux; des Montagnes, des Cols et Passages; des Villes, Châteaux forts, Bourgs, Villages, etc., exprimés sur la Carte (pp. 299-416), précédée d'une Remarque sur les abréviations dont on s'est servi sur la carte (p. 298). Cette table donne l'ensemble des noms de lieux de la carte, par division naturelle, avec, le cas échéant, l'abréviation utilisée sur la carte pour ne pas la surcharger.

Les Errata : les différents exemplaires contiennent un ou deux feuillets supplémentaires non paginés en fin d'ouvrage portant un Errata, puis un 2eme. Errata.  Visiblement, tous les exemplaires ne contiennent pas le 2eme. Errata, ce qui est le cas d'un de nos exemplaires, mais aussi de certains exemplaires décrits avec 417 pp.

L'ouvrage se termine par une carte spécialement gravée pour illustrer l'ouvrage et faciliter la compréhension des mémoires topographiques (essentiellement le 1er mémoire).
Son titre : Carte des Alpes depuis Nice jusqu'au lac de Genève.
Description : 41 x 65 cm (pliée 21 x 11 cm). L'orientation est inhabituelle, afin de pouvoir couvrir toute la frontière. Le nord est à droite : 

Mémoires militaires, de Bourcet : carte
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Cette carte a été reproduite en 1875 pour illustrer La topographie militaire de la frontière des Alpes, par M. de Montannel, publié par Albert de Rochas d'Aiglun. Selon le même Rochas d'Aiglun dans Les Bourcet et leur rôle dans les guerres alpines (p. 105), cette carte, qu'il qualifie de « fort médiocre », aurait « probablement » été dessinée par Jean-Baptiste de Bourcet (1740 -?), un cousin de Bourcet, en l'an IX, alors qu'il était adjoint du génie à Embrun.

Histoire des Mémoires

A ma connaissance, c'est le colonel Augoyat qui, le premier, a identifié les auteurs de ces différents mémoires dans sa : Notice historique sur les services du Général Bourcet, Paris, imp. L. Martinet, 1856, in-8°, 67 pp. (Extrait du Spectateur militaire : pp. 93-121 et 233-269)
"Ce volume renferme sept mémoires, dont cinq peuvent avec fondement être attribués à Bourcet ; les deux autres sont, le deuxième de Milet de Monville, 1743, le sixième d'Aguiton, 1753. Dans le premier, qui est le plus étendu et le plus intéressant, on reconnaît des emprunts faits textuellement aux mémoires de la Blottière, ingénieur fort distingué, à qui la connaissance des Alpes et des Pyrénées était très familière. L'éditeur a placé en tête des mémoires une préface qui contient une vie de Bourcet, qui renferme quelques inexactitudes de dates particulièrement. " (p. 267)

L'information a été reprise par Albert de Rochas d'Aiglun dans sa Notice historique sur les travaux de topographie relatifs aux Alpes franco-italiennes, publiée en 1875 en introduction de La topographie militaire de la frontière des Alpes, par M. de Montannel (p. XVIII) :
"L'ouvrage publié à Berlin en 1801, sous le nom de Bourcet, n'est qu'un de ces recueils factices que la plupart des ingénieurs autrefois composaient pour leur usage d'après les documents qu'ils trouvaient dans les archives des places. Il contient sept mémoires; le premier est de La Blottière, avec quelques modifications et additions relatives surtout à la Savoie; le deuxième est de Milet de Monvelle (1743); le troisième, le quatrième, le cinquième et le septième ne sont que des plans de campagne et peuvent être attribués à Bourcet; le sixième enfin est d'Aguiton (1753)."

Quelques pages auparavant, en note, il donne une courte biographie (p. XI) : "La Blottière, ingénieur distingué, né en 1673, mourut en 1739, à Montpellier, après avoir eu la fortune, fort rare à cette époque dans son arme, d'atteindre le grade de maréchal de camp. Il avait travaillé à Roussel à la carte des Pyrénées qui a été gravée et publiée sous le nom de ce dernier seul."
Entre 1709 et 1712, La Blottière a dressé des cartes de la frontière du Dauphiné, qu'il a accompagné d'un mémoire : Mémoire concernant les frontières de Piémont et de la Savoie, pour servir d'instruction tant pour le campement des armées que pour les faire manœuvrer. La partie descriptive de ce mémoire "a été reproduite presque textuellement dans tous les ouvrages composés sur le même sujet", c'est à dire l'ouvrage du marquis de Pesay,  Noms, situation et détails des vallées de la France le long des grandes Alpes dans le Dauphiné et la Provence.... , mais aussi ce recueil de mémoires de Bourcet (p. XII). Il a enfin été publié par Henry Duhamel à Grenoble en 1891 dans la Bibliothèque de Topographie alpine. Dans la préface, H. Duhamel reprend les informations de Rochas d'Aiglun (pour voir cet ouvrage et cette préface, cliquez-ici).

Le 6e mémoire a été réédité en 1891 par Xavier Roux dans une nouvelle collection à but patriotique : Bibliothèque de Topographie alpine.
Guerre offensive et défensive de la France contre le Piémont et du Piémont contre la France. Mémoire militaire par d'Aguiton.
Grenoble, Imprimerie Dauphinoise A. Carre, 1891

Dans l'introduction, Xavier Roux précise que ce mémoire est en réalité de d'Aguiton, qui s'est fondé sur un mémoire de Bourcet. Il est daté de 1753. Le mémoire original de Bourcet a été publié dans Principes de la guerre de Montagne, de Bourcet, publié en 1888 par le Lt-Cl Arvers : Annexe 2. Mémoire militaire sur les Frontières de Savoie et de Piémont depuis le confluent du Guier dans le Rhône jusqu'à la vallée de Barcelonnette, (pp. 257-273). Parmi les annexes, d'autres mémoires inédits de Bourcet sont publiés.

En 1895, A. de Rochas d'Aiglun, dans Les Bourcet et leur rôle dans les guerres alpines, revient sur cet ouvrage (p. 89). Sous la référence II, il décrit les 2 éditions de ces Mémoires militaires, de façon plus succincte que dans sa Notice historique sur les travaux de topographie relatifs aux Alpes franco-italiennes (voir ci-dessus). Il est encore plus restrictif car il n'attribue plus que 3 mémoires à Bourcet, les 3e, 4e et 6e. Il lui retire la paternité du 7e, sans avancer de nom d'auteur.Il corrige aussi l'orthographe fautive de Milet de Monville.

De nombreux mémoires inédits de Bourcet ont aussi été publiés par Henry Duhamel  dans : Voyage d'inspection de la frontière des Alpes en 1752, par le Marquis de Paulmy, Secrétaire d'Etat, Adjoint au Ministre de la Guerre, le Comte d'Argenson.
Grenoble, Librairie Dauphinoise H. Falque & Félix Perrin, 1902.
En effet, Bourcet a accompagné le marquis de Paulmy dans cette tournée d'inspection.

Nous n'avons pas trouvé d'informations sur d'Aguiton. Sur Milet de Monville (et non Monvelle comme l'écrit une première fois A. de Rochas et tous ceux qui l'ont recopié) :
"Milet de Monville (Nicolas-François, c. 1705-1773), commandant des îles (1753) et de la ville (1756) d'Hyères ; né à Toulon, gentilhomme des Evêchés ; ingénieur du roi; directeur des fortifications (1758)."

Les deux éditions

Il n'y a aucune information sur l'histoire de ces deux éditions. Nous l'avons reconstituée sur la base de l'observation de nos exemplaires. La page de titre de l'édition de Paris et Strasbourg est montée sur onglet (page cartonnée). Elle est probablement venue remplacer la page de titre initiale de l'édition de Berlin. Autrement dit, l'ouvrage a été imprimé par Georges Decker à Berlin. Des exemplaires ont ensuite été repris par Levrault, frères qui y ont mis leur page de titre. Comme elle faisait partie du premier cahier, elle a dû être montée sur onglet, sur la page de titre de Berlin découpée. En dehors de ces deux pages de titre, le reste de l'ouvrage est strictement identique. Nos deux exemplaires sont cependant imprimés sur des papiers différents.

Un sondage dans le CCFr donne 2 exemplaires de l'édition de Berlin (BNF Paris-Richelieu et Annecy) et 7 exemplaires de l'édition de Paris et Strasbourg (Annecy, Chambéry, Strasbourg (x 2), Nîmes, Nice (x 2), Nancy, Grenoble). C'est cette dernière édition qui est la plus courante.

L'ouvrage est réputé rare, voire très rare.

Par exemple, le commentaire dans la catalogue Perrin (n° 101) :
"Ouvrage fort rare.
La juste paternité de ces Mémoires, jadis tous indistinctement accordés à de Bourcet, est, aujourd'hui, déterminée. "Le premier est de La Blottière, le deuxième de Milet de Monvelle (1743) et le sixième de d'Aguitton (1753). Les troisième, quatrième, cinquième et septième peuvent seuls être attribués à Bourcet" (Lt-Cl Arvers, dans : De Bourcet. Principes de la guerre de Montagnes, p. 255); et cela n'a rien enlevé à leur valeur spéciale. Les Alpes étant, en effet – tous progrès parallèlement faits de part et d'autre – à  peu près encore ce qu'elles étaient il y a un siècle et demi, leurs sommets et leurs cols ont toujours leurs mêmes valeurs offensive et défensive. Ces Mémoires qui en traitent, objet des attentives recherches des bibliophiles et des stratégistes, simultanément, ne passent en vente que très exceptionnellement – jamais pourrait-on dire."

Autres commentaires :
- Baron Ladoucette dans son Histoire, topographie, antiquités, usages, dialectes des Hautes-Alpes, 3e édition de 1848 (p. 139) : "un ouvrage précieux et rare".
- Librairie ancienne des Alpes. Catalogue n° 12 Septembre-Octobre 1933 : "Ouvrage rarissime du plus haut intérêt pour la topographie des passages des Alpes".

Commentaire personnel

Cet ouvrage rare est surtout une des premières descriptions topographiques des Alpes, en particulier des Alpes dauphinoises. Il a seulement été précédé par Noms, situation et détails des vallées de la France le long des grandes Alpes dans le Dauphiné et la Provence....., du marquis de Pezay, 1793. La différence, et ce qui en fait le prix, c'est que Bourcet était un enfant du pays, qui avait connu par l'expérience personnelle la géographie de la région.

Dans ses descriptions topographiques, Bourcet sait aussi se montrer philosophe, lorsque il évoque l'anomalie géographique qui fait que la Durance donne son nom à la Clarée, malgré la différence de tailles :
"La Clarée est plus considérable que la Durance à leur jonction, et elle vient de plus loin; il était donc plus juste de conserver aux deux rivières réunies le nom de Clarée. Mais la Durance prend sa source au mont-Genèvre, qui est un passage très-fréquenté; elle était bien plus connue, aussi l'a-t-elle emporté, quoiqu'elle ne soit qu'un filet d'eau pendant l'été: voilà comment le mérite modeste qui se cache, est éclipsé par un plus petit qui ose se mettre en évidence." (p. 142).

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Pierre-Joseph de Bourcet
Sur François de la Blottière : http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/IMG/pdf/cahier25_T2.pdf

Perrin : 101, pour l'édition de Paris et Strasbourg
Perret dans la notice sur Bourcet (p. 77).
Edition de Berlin : BNF (Paris-Richelieu) : GE FF-19455
Edition de Paris et Stasbourg : BMG : T.35